Notions clés en irrigation

Bilan hydrique

Le bilan hydrique exprime l'équilibre des changements entre toutes les ressources en eau (précipitations, ruissellement, irrigation) qui entrent dans un système (stockage) et celles qui le quittent (évapotranspiration, percolation et ruissellement), par rapport à une zone et à une période de temps.

Le bilan hydrique est la balance entre les besoins exprimés par l’évapotranspiration potentielle (ETP) et la réserve utile en eau du sol (RU). C’est donc une méthode simple qui permet de suivre l’évolution de la réserve en eau du sol.

Pour une gestion raisonnée de l’irrigation, il est primordial de connaitre le bilan hydrique pour les raisons suivantes :

Réaliser le bilan hydrique de sa parcelle est une méthode qui permet d’analyser les besoins en eau de sa culture à un certain moment, mais nécessite certains équipements afin de pouvoir l’estimer (stations météos, capteurs, …)

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Figure 1 : Schéma notions de base (Production personnelle)

Infiltration / percolation

Réserve utile

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Figure 1 : Schéma notions de base (Production personnelle)

Plus d'information sur la notion de réserve utile à la page spécifique

Mesurer la réserve utile

Deux types de sondes permettent de mener des opérations de pilotage de l’irrigation : les sondes capacitives et tensiométriques. Pour que l’irrigation soit optimale (en d’autres mots, pour éviter le stress hydrique, l’état de sécheresse ou un taux d’humidité trop élevé), la quantité d’eau doit être située entre la capacité au champ et le niveau bas de RFU. Les seuils de capacité au champ et la RFU sont définis selon les propriétés du sol de la parcelle et peuvent être estimées localement grâce aux sondes.

notion irrigation avec sonde.jpg (Nappe - 1)

Figure 3 : Schéma notions de base + sondes (Production personnelle)

D’après Agralis :

Sonde capacitive SentekElle mesure l’humidité, la température et en option la salinité du sol tous les 10 cm de profondeur. Elle existe en plusieurs longueurs pour s’adapter à toutes les cultures : 10, 30, 60, 90 et 120cm.

La sonde capacitive mesure l’humidité du sol grâce à une onde électromagnétique envoyée dans le sol, qui est conduite par l’eau dans le sol. Ainsi, plus il y a d’eau dans le sol, plus cette onde se propagera rapidement. C’est selon ce principe que ces sondes mesurent la quantité d’eau présente dans le sol.

Certaines sondes mesurent l’humidité du sol directement en millimètre d’eau afin d’avoir une donnée facilement interprétable par tous. Vous pourrez ainsi observer jour après jour combien de millimètres d’eau consomment vos plantes et donc combien de millimètres d’eau vous allez devoir éventuellement apporter pour compenser les besoins, pour ainsi éviter de descendre sous la RFU.

Grâce aux capteurs présents tous les 10 cm, vous pourrez observer le développement des racines en profondeur et ainsi vérifier le statut hydrique de votre sol et le bon développement de votre culture.

Figure 4 : Sonde capacitive (source : Les différences entre la sonde tensiométrique et la sonde capactivie - Agralis Services (agralis-services.fr) )

Avantages et les inconvénients de cette sonde :

 

Avantages (+) Inconvénients (-)
  • La sonde capacitive permet de mesurer avec précision les besoins et les consommations en eau des plantes ; elle calcule et estime l’évapotranspiration réelle directement en mm d’eau
  • Une seule sonde mesure l’humidité tous les 10 cm de profondeur sur la profondeur de la sonde
  • Certaines sondes existent en plusieurs longueurs pour s’adapter à toutes les cultures
  • Aucune perturbation du lieu de mesure lors de l’installation
  • Elle permet de visualiser l’enracinement efficient des plantes par zone de prélèvement et son évolution dans le temps
  • Pour certaines sondes, la télétransmission est facile et elle offre plusieurs options (Bluetooth, SIGFOX et GPRS)
  • Le coût de mise en place des sondes capacitives peut être plus élevé que la sonde tensiométrique en fonction de la profondeur de la sonde souhaitée.

Une Sonde Tensiométrique pour Piloter l'Irrigation avec Précision | WeenatLa sonde tensiométrique ne mesure pas immédiatement la quantité d’eau présente dans le sol, mais sa disponibilité pour la plante. Elle va ainsi mesurer la force que la racine doit exercer pour extraire l’eau du sol et nourrir la plante. Cette mesure est exprimée en centibars.

Elle offre une mesure rapide de la disponibilité de l’eau, mais présente des résultats limités en profondeur. Une seule mesure par tensiomètre est possible. Face à cette limite, plusieurs sondes tensiométriques doivent être installées à des profondeurs différentes ce qui peut perturber la représentativité du lieu de mesure. Les valeurs de sortie de ce capteur varient en fonction du dessèchement et du remplissage et lorsque le sol est sec, la bougie de gypse peut mettre quelque temps à se rééquilibrer avec le sol environnant ; on parle parfois de décrochage lorsque la réserve descend en dessous du bas de la réserve facilement utilisable. Lorsque le sol est à la capacité au champ, le tensiomètre est à zéro et il ne donne pas d’information entre cette valeur de capacité au champ et le niveau de saturation au fur et à mesure que les macro-porosités du sol se vident ou se remplissent d’eau.

Si les tensions transmises aux sondes sont élevées, cela signifie que l’eau est difficilement mobilisable pour les racines. Si les tensions transmises sont faibles, cela signifie que l’eau est facilement mobilisable pour les racines. 

 

 

 

Figure 5 : Sonde tensiométrique (source : Une Sonde Tensiométrique pour Piloter l'Irrigation avec Précision | Weenat )

Voici les avantages et les inconvénients de cette sonde :

 

Avantages (+) Inconvénients (-)
  • Le pilotage permet de répondre précisément aux besoins de la plante
  • Le fonctionnement est simple
  • La télétransmission est possible
  • La mise en place est assez fastidieuse
  • La prise en main et l’interprétation nécessitent une formation

Evapotranspiration

ETP*Kc * Ks = ETM*Ks = ETR

Kc = ETM/ETP

​​​​​​​ETM (évapotranspiration maximale) : elle désigne la quantité d’eau perdue par la végétation dans les conditions agronomiques optimales. Elle est déterminée en multipliant un coefficient cultural (Kc) par l’évapotranspiration potentielle.

 

Bibliographie

Cette page a été rédigée par Elise Lurquin dans le cadre de son TFE (juin 2023) en collaboration avec Florence Desmet et Philippe Nihoul de la Direction R&D du SPW- ARNE et Alice Cousin du projet Rés'eau