Résultat de l’appel recherche 2018

Dans le cadre de l’appel à projets pour la Recherche, les priorités suivantes étaient visées 

  1. La mise au point d’alternatives aux pesticides d’origine chimique, avec un accent sur la suppression de l’utilisation du glyphosate et des néonicotinoïdes ;
  2. Le Smart Farming : combinaison des données de différentes sources et natures collectées à différentes échelles spatio-temporelles (mise en place de plateformes intégratives et d’outils d’aide à la décision);
  3. L’optimisation de l’usage des produits ou co-produits bio-basés disponibles en Wallonie ou dont le développement est soutenu par les politiques wallonnes.
  1. La production biologique avec 4 thématiques :

4.1. Assurer à l’élevage bio une alimentation équilibrée entièrement bio ;

4.2. Conserver et améliorer la fertilité des sols des fermes de grandes cultures sans élevage

4.3. Développer des techniques assurant la qualité sanitaire des semences bio

4.4. Développer les pratiques préventives et curatives naturelles en santé animale.

En outre, tous les projets devaient considérer les dimensions « rentabilité économique et coûts de production », « changement climatique » et « qualité de vie des agriculteurs ». Les projets relatifs à l’élevage devaient considérer la dimension « bien-être animal ».

 

4 projets de recherche sur les 33 projets introduits ont été sélectionnés.

 

Liste des projets de recherche sélectionnés lors de l’appel à projets 2018 et soutenus financièrement par la Wallonie

 

  1. Attract&Kill

  2. Intell’eau

  3. MaïsMisVal

  4. Plasmaseed

 

 

Attract&Kill

 

Alternative à l’enrobage de semences:  développement d’une stratégie attract-and-kill pour le contrôle des insectes nuisibles en culture de betteraves

 

Coordinateur : Mr François VERHEGGEN, Chargé de cours, Université de Liège, Gembloux Agro Biotech, Unité de Recherche Entomologie Fonctionnelle et Evolutive.

 

Les néonicotinoïdes sont employés en enrobage de semences betteravières afin de protéger les plants contre les insectes ravageurs (principalement pucerons et taupins). Après bannissement des néonicotinoïdes en Belgique, des alternatives devront être trouvées. Seules les applications foliaires de produits à base de pyréthrinoïdes seront disponibles pour la lutte contre les pucerons. Les taupins resteront quant à eux difficilement contrôlables de par leur mode de vie souterraine.

Le programme ATTRACT&KILL vise le développement d’une méthode de lutte biologique contre les taupins en culture betteravière. Il ambitionne de développer un produit éco-innovant basé sur la microencapsulation de champignons entomopathogènes et de molécules attractantes pour les taupins (allélochimiques extraits des racines de diverses plantes hôtes des insectes).

Au départ d’une collection de souches fongiques entomopathogènes, un nombre restreint de microorganismes sera mis en culture et sélectionné pour son efficacité dans le contrôle du taupin (WP1). Les composés organiques volatils émis par les racines de plusieurs plantes hôtes des taupins (betteraves, pomme de terre, maïs) seront collectés et les molécules responsables de l’attraction des taupins seront identifiées (WP2). Les champignons (WP3) et molécules (WP4) sélectionnées seront ensuite encapsulés séparément dans les microbilles et testées pour leur shelf-life, efficacité, libération progressive dans une matrice standard et dans le sol. Leur compatibilité dans les microbilles sera évaluée ainsi que leur efficacité conjointe après encapsulation (WP5). En parallèle, l’innocuité des microbilles contenant à la fois les champignons et molécules sélectionnés sera vérifiée sur des insectes non cibles (fourmis) et vers de terre (WP5).

Le projet s’appuie sur la collaboration entre un entomologiste (F. Verheggen) spécialisé dans la chimie et le comportement des insectes, et un mycologue (S. Declerck) spécialisé en mycologie environnementale, et disposant d’une collection de souches entomopathogènes bien caractérisées pour leurs effets sur les insectes.

 

 

Intell’eau

 

Développement d’un outil de gestion hydrologique du parcellaire agricole en vue de la lutte contre l’érosion des sols et de la contamination des eaux de surface.

 

Coordinatrice : Pr. Aurore Degré, Université de Liège, Gembloux AgroBioTech, Unité de recherche TERRA – Echanges Eau Sol Plante

 

L’érosion des sols est un phénomène naturel mais si elle dépasse le rythme de formation des sols, elle devient une menace pour la durabilité des systèmes agricoles. En Wallonie, le taux d’érosion actuel n’est pas soutenable. L’érosion entraine des dégâts (sur-site) et une perte de ressources sur les terres agricoles pouvant conduire à une perte de productivité mais également à des dégâts (hors-site) aux infrastructures sous forme de coulées boueuses. La boue transporte de plus des nutriments et des produits de protection des plantes (PPPs) qui in fine peuvent contaminer les eaux de surface.

Cette situation risque à terme d’empirer sous l’effet des changements climatiques en raison d’une augmentation de l’intensité des pluies qui de ce fait seront plus érosives.

Il est largement reconnu que les types de cultures et les pratiques agricoles associées sont déterminantes dans le comportement hydrologique des petits bassins versants agricoles. Certaines cultures à risque sont privilégiées en raison de leur rentabilité importante pour les agriculteurs.

L’objectif du présent programme est de concevoir, réaliser et tester un outil d’aide à la décision qui permette de quantifier de manière anticipative l’effet sur les flux d’eau de ruissellement, de sédiments et de PPPs des plans de cultures à venir et de tester l’effet de différentes pratiques agricoles et/ou barrières interparcellaires sur ces flux. De cette manière, il sera possible aux agriculteurs et conseillers agricoles d’identifier la combinaison de mesures compensatoires nécessaires et suffisantes pour lutter contre l’érosion des sols tout en maintenant la rentabilité économique des parcelles. Pour ce faire, différents essais seront menés pour parfaire les connaissances quant à l’efficacité de différentes pratiques agricoles innovantes et de barrières interparcellaires productives hydrauliquement efficaces.

 

 

MaïsMisVAL

 

Valorisation intégrée de la biomasse de paille de miscanthus et de paille de maïs pour la synthèse de nouveaux bioproduits à plus haute valeur ajoutée

 

Coordinateur : Pr. Philippe Jacques, Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, Unité de recherche TERRA – Microbiologie industrielle.

 

Ce projet vise à améliorer la valorisation de la biomasse de paille de miscanthus et de paille de maïs en générant de nouveaux bioproduits à plus forte valeur ajoutée. Les méthodologies développées permettront l'extraction à haut rendement de lignine de grande pureté qui pourrait être utilisée dans le domaine du traitement des eaux usées ou des effluents issus de l’industrie sidérurgique. La partie restante de la biomasse de paille de miscanthus et de paille de maïs après extraction de la lignine, riche en hydrates de carbone, sera utilisée par des microorganismes spécifiques (levures et bactéries) pour synthétiser des enzymes (laccases) et des métabolites (lipopeptides); ces derniers ayant, respectivement, des applications dans la gestion des déchets agricoles ou en tant que biopesticide. Le résidu obtenu après extraction de la composante ligneuse de la biomasse et du jus sucré pourrait par sa composition chimique être également valorisé en biométhanisation. La méthanisation génère du biogaz mais également des digestats épandables en agriculture, permettant d’entretenir le statut organique du sol et substituer une partie des besoins en engrais minéraux des cultures. Ces différentes pistes de valorisation devraient générer deux retombées directes pour les agriculteurs. Elles permettront d’accroitre la valeur ajoutée de leurs productions agricoles ou de leurs résidus. Elles favoriseront le développement de biopesticides innovants moins toxiques et plus respectueux de l’environnement que les pesticides de synthèse.

 

 

Plasmaseed

 

Développement d’un procédé innovant de traitement des semences par torche plasma à pression atmosphérique

 

Coordinatrice : Mme Deborah Lanterbecq, asbl CARAH, chef de service du laboratoire de recherche en biotechnologie et biologie appliquée.

 

L’objectif global du projet PLASMASEED est de développer une solution innovante durable pour la décontamination et l’amélioration de la qualité des graines, prioritairement destinée à l’agriculture biologique. Cette solution permettra de réduire les quantités de produits phytosanitaires utilisés, et donc de diminuer l’exposition des utilisateurs à ces produits et leurs résidus. Il s’agit donc de proposer tant aux professionnels qu’aux particuliers, des graines de haute performance et de qualité sanitaire élevée, tout en diminuant l’impact de l’activité agricole sur les populations et sur l’environnement. En pratique, le projet vise à développer un prototype de désinfection physique des semences (graines et plants), basé sur la technique des plasmas. Le traitement est destiné à être réalisé directement après récolte, dans ou à proximité de l’exploitation agricole, et avant le stockage, facilitant ainsi la conservation tout en limitant, voire annihilant, le développement des microorganismes. Cette technologie est également destinée à décomposer les mycotoxines produites par certains de ces microorganismes. La priorité du présent projet est axée sur les cultures biologiques en céréales permettant de garantir un produit sain pour l’alimentation humaine et animale, y compris dans les voies de transformation de produits à haute valeur ajoutée (ex. orge et blé bio). Dans un deuxième temps, une fois la preuve de concept apportée, le procédé pourra être étendu à d’autres cultures, telles que les pommes de terre (afin de pallier les problèmes sanitaires de conservation ou à l’exportation). Les modifications physicochimiques induites par le plasma seront évaluées en parallèle d’analyses biologiques et agronomiques permettant d’évaluer l’impact, positif ou négatif, du traitement sur les micro-organismes et sur les propriétés physiologiques des graines. L’objectif à long terme est de transférer le prototype labo vers l’échelle pilote sur site de production, de stockage ou au sein même d’exploitations agricoles.