Résultat de l’appel développement 2017

L’appel à projets concernait les projets de Développement.

En matière de Développement, les projets devaient se référer aux thèmes suivants :

  • Adaptation au changement climatique
  • Amélioration de la résilience des exploitations

8 projets de Développement sur 16 ont pu être sélectionnés. Ceux-ci couvrent les deux thématiques proposées, avec un accent particulier mis sur l’adaptation aux changements climatiques.

 

Listes des projets de développement sélectionnés lors de l’appel à projets DGO3/DD/RD/appel D2017 et soutenus financièrement par la Wallonie

 

  1. MIRHeatStress

  2. MaïSolVert

  3. SilCoGreen

  4. AForCLIM

  5. DéfaPot

  6. FABLE

  7. AGRICOGEST

  8. ECOPHYTO

 

MIRHeatStress

Valoriser l’information spectrale moyen-infrarouge (MIR) du lait : application à la détection du stress thermique des vaches laitières en Wallonie permettant des pratiques d’élevage adaptées

Coordinateur : Mr Hedi Hammami. Assistant de recherche. ULg-Gembloux Agro-Bio Tech, groupe de Génétique, Génomique et Modélisation Numériques


Les objectifs de sélection des bovins ont été largement pondérés sur les caractéristiques d’intérêts économiques et récemment quelques caractères de robustesse. La fréquence des extrêmes climatiques (p. ex. les vagues de chaleur) devrait augmenter, révélant une vulnérabilité et une exposition à la variabilité climatique. Le stress thermique (ST) comme risque majeur direct se traduisant par des pertes de productivité, de fertilité, d’ingestion et par d’autres problèmes de santé liés. Les mesures directes de la résilience des animaux au ST sont coûteuses, invasives et difficiles à acquérir en routine. En raison de cette difficulté, aucune valorisation pratique pour le management des troupeaux ou la sélection n’est actuellement mise en place. Les biomarqueurs biologiques présentant des caractéristiques spécifiques détectables dans un tissu biologique qui reflètent l'état normal ou anormal d'un processus biologique sont des outils très importants pour plusieurs diagnostics et prédictions de statuts. "MIRHeatStress" vise à valoriser l’information spectrale moyen-infrarouge (MIR) du lait, largement disponible en Wallonie envers la détection de l’état du ST et permettant des pratiques d’élevage adaptées. Dans ce projet, nous allons (1) développer des pipelines d’intégration en routine des données météorologiques à haute résolution avec les données du contrôle laitier ; (2) modéliser l’association entre plusieurs biomarqueurs du lait prédits par MIR avec les variations des indices climatiques en utilisant une approche holistique afin de définir l’indicateur « valeur état de ST » ; (3) implémenter en routine via MyAwenet, un prototype d’aide à la prise de décision et de diagnostic de l’état du ST. Cet outil donnera aux éleveurs wallons un avantage crucial et permettra la mise en route du programme d’encadrement vers un élevage laitier « Climato-intelligent». Ceci est une nouveauté par rapport à ce qui se fait actuellement dans d’autres pays et renforcera l’image positive des services d’appui aux éleveurs wallons de l’awé.

 

MaïSolVert

Semis simultané de maïs et d’un sous-semis pour une production agricole rentable alliée à une protection efficace des sols et de l’eau

Coordinateur : Mr Guy Foucart. Coordinateur. ASLB CIPF


La production de maïs occupe une place importante au sein de l’agriculture wallonne.  La raison est simple : pour un coût de production relativement faible, le maïs grain ainsi que le maïs fourrage procurent un rendement et un apport énergétique élevé.
D’un point de vue environnemental, le maïs nécessite peu de traitements phytosanitaires en comparaison avec d’autres cultures.  L’apport d’azote minéral nécessaire à la culture est également limité.  Cependant, la couverture de sol qui joue un rôle environnemental important est limitée à 5 mois par an (de juin à octobre).  Le semis tardif et l’écartement important entre les rangs de maïs sont des contraintes qui expliquent le faible taux de recouvrement du sol durant le printemps.  A l’automne, la récolte est effectuée tardivement ce qui ne permet pas d’implanter un couvert hivernal dans de bonnes conditions.  Sauf si elles sont suivies d’une céréale, les parcelles de maïs restent donc nues entre les mois de novembre et de mai l’année suivante.  Durant cette période, l’absence de couverture végétale induit un risque accru de ruissellement, d’érosion et de lessivage de l’azote résiduel.
Le projet consiste à mettre au point un itinéraire cultural permettant de maîtriser au mieux les semis simultanés de maïs et de couverts végétaux adaptés.  Le principal objectif est de garantir le rendement en maïs à l’agriculteur.  Il s’agit donc d’éviter tout risque de concurrence que le sous-semis pourrait engendrer sur la culture principale.  Pour y parvenir, des couverts à développement lent en début de croissance sont privilégiés.  Cette pratique se veut innovante car la préparation du sol, le semis du maïs et l’implantation du sous-semis sont réalisés en un seul passage.  Cet avantage limitera la charge de travail de l’agriculteur.
Des visites d’essais seront réalisées durant la saison culturale 2018.  Les premiers résultats chiffrés seront publiés au printemps 2019.

 

SilCoGreen

Réduction de la consommation de plastiques en agriculture : Couverture végétale des silos d’ensilage de maïs

Coordinateur : Mr Guy Foucart. Coordinateur. ASLB CIPF


Le projet SilCoGreen concerne la conservation du maïs fourrage.  Actuellement, une seule technique est utilisée dans pratiquement 100 pourcents des cas : la couverture plastique des silos d’ensilage de maïs.  Cette technique s’avère particulièrement efficace pour assurer la fermentation et la conservation des ensilages.  Cependant, elle demande beaucoup de travail à l’agriculteur (bâchage, lestage, débâchage).  De plus, l’impact environnemental lié à cette pratique est non négligeable : chaque année ce sont plusieurs centaines de tonnes de plastique qui sont ainsi utilisées en Wallonie.
Quelques agriculteurs suivis par le CIPF ont abandonné cette technique au profit d'une couverture végétale des silos.  Il s’agit de semer de l’orge de printemps sur le silo directement après la confection de celui-ci.  La chaleur dégagée par la fermentation permet une germination rapide des semences.  La masse végétale se développant constitue rapidement une réelle couverture.  La couverture végétale possède divers avantages : coûts réduits, travail de mise en place nettement moins lourd, impact environnemental positif.  La majorité des maïsiculteurs restent cependant très sceptiques car aucune réponse précise n’a actuellement pu être donnée au sujet de la qualité de la conservation de l’ensilage sous ces couvertures végétales.  Le projet vise donc à comparer les paramètres de conservation des silos sous plastiques à ceux de silos sous couverture végétale.
Les premiers résultats du projet sont prévus pour le printemps 2019.  L’étude complète s’étalera sur deux ans et sera donc publiée en 2020.

 

AForCLIM

Systèmes agroforestiers adaptés au contexte des changements climatiques : schémas-types, tests et diversification des espèces pour une meilleure résilience de l’agrosystème

Coordinateur : Mr Olivier Baudry. Administrateur -Secrétaire. ASBL Association pour la promotion de l’agroforesterie en régions wallonne et bruxelloise


Les techniques agroforestières sont connues pour apporter des bénéfices écosystémiques aux parcelles agricoles. Au niveau climatique par exemple, elles contribuent à réduire les effets négatifs de vents violents, à limiter les dessèchements estivaux ou encore à fournir des abris pour le bétail en cas d’éléments météorologiques contraignant comme les tempêtes ou épisodes caniculaires.
Alors que de nombreuses études ont prouvé ces éléments dans le Monde, l’implantation d’éléments agroforestiers tels que les alignements d’arbres ou haies restent encore marginaux. Une des raisons est la faible diffusion de schémas pertinents pour la plantation (orientation, densité, dimensions…) en fonction des caractéristiques des parcelles et des exploitations, en particulier dans le paysage wallon.
D’autre part, vu le contexte de changements climatiques, le choix d’espèces ligneuses à planter est particulièrement délicat vu les incertitudes climatiques futures.
Ce projet vise à profiter des connaissances d’un groupe d’acteurs ainsi que des données bibliographiques pour rédiger et diffuser un guide de présentation de schémas d’implantation d’éléments agroforestiers pertinents pour lutter contre les effets des changements climatiques et ouvert à la diversité des exploitations agricoles. Le projet prévoit également la mise à jour de fiches essences pour proposer aux agriculteurs des espèces adaptées aux conditions climatiques futures ; dans cette même idée, une parcelle-test sera mise en place pour documenter le comportement d’espèces « innovantes » à long-terme.
Les résultats du projet AForCLIM seront orientés vers les agriculteurs. Ils s’inscrivent dans un cadre d’amélioration de la capacité des exploitations à supporter les éléments climatiques, c’est-à-dire leur résilience. Par la mise en œuvre d’éléments agroforestiers réfléchis et adaptés, le projet s’inscrit dans la continuité du soutien à l’implantation d’éléments agroforestiers dans le paysage agricole wallon, tel que souhaité par la Wallonie.
Résultats finaux : printemps 2019 (diffusion de la brochure numérique et plantation de la parcelle test)

 

DéfaPot

Défanage chimique en culture de pomme de terre de consommation : modulation continue de la dose de défanant à l’aide d’images fournies par capteurs de végétation

Coordinateur : Mr Pierre Lebrun. Ir. Agronome coordinateur. ASBL FIWAP – Filière de la pomme de terre


Le défanage est une étape clé de la culture de pomme de terre. Il consiste à détruire le feuillage des plantes en fin de croissance (août – septembre) afin de maîtriser le calibre et la qualité de la récolte (teneur en matière sèche). Il s’agit aussi de favoriser l’endurcissement de la peau des tubercules qui doivent résister aux chocs à la récolte et aux maladies en conservation. L’emploi de défanant chimique est de loin la méthode la plus répandue. Dans un contexte de réduction des intrants phytopharmaceutiques, la modulation des doses de défanant sur base du feuillage à détruire répond aux défis techniques et économiques que les agriculteurs doivent relever, et aux attentes exprimées par la société et par les autorités. Le projet concrétisera l’application de technologies liées à l’agriculture de précision, par l’emploi d’images satellitaires ou aériennes, ou encore par l’utilisation de senseurs embarqués, afin d’évaluer l’hétérogénéité parcellaire du feuillage. L’application modulée de défanant sur base de la cartographie ainsi réalisée de la parcelle permettra un défanage plus précis tout en maintenant la qualité des productions de pomme de terre. La technologie sera testée sur 2 sites dans la région de Gembloux, sur les 2 variétés les plus pratiquées en Belgique (Bintje et Fontane), et avec les 2 défanants les plus utilisés. Un bilan technico-économique sera établi pour les différentes modalités testées. Le projet prévoit la réalisation d’une vidéo de démonstration, et la communication des résultats dès l’automne 2019 vers les professionnels du secteur, mais aussi vers le grand public via la Socopro.

 

FABLE

Développement de produits agricoles bio wallons de qualité différenciée au sein de filières encadrées par des relations commerciales équitables.

Coordinatrice : Mme Anne-Sophie Ansenne. Responsable recherche et innovation. Bureau de recherches et d’action en développement durable. ECORES (Economie Responsable)


Avec l’essor du marché bio, les exploitations wallonnes de taille familiale se retrouvent au sein d’un marché de plus en plus concurrentiel où les mécanismes liés à la logique industrielle encadrent les relations commerciales (standardisation produits, priorité au prix, concurrence étrangère, etc.). Dans ce contexte, nos exploitations wallonnes bio souhaitent :
- se différencier du bio européen en mettant en valeur la qualité de leurs produits ;
- construire un nouveau modèle de relations commerciales qui assure une juste répartition de la valeur au sein de la filière.
Objectif du projet :
L’objectif global du projet est de développer des produits bio de qualité différenciée au sein de filières commerciales équitables regroupées sous un nom de marque commune.
Au travers cette marque la volonté est de soutenir une différenciation de notre secteur agricole bio, par rapport au bio européen, en développant des produits :
•    qui valorisent les spécificités de travail des agriculteurs wallons liés au territoire (pratiques agricoles bio spécifiques, valorisation des races et variétés locales, etc.) ;
•    qui répondent aux attentes des consommateurs bio (transparence, juste prix, etc.).
L’innovation de ce projet est de relier les producteurs et les consommateurs, au sein du mécanisme de co-construction des filières produits au travers le partenariat avec les magasins coopératifs färm. L’envie est d’impliquer concrètement le consommateur au travers des tests de dégustation, des tables rondes et des enquêtes. Celui-ci aura l’occasion de participer au développement des cahiers des charges de production et des règlements qui encadrent les relations commerciales équitables.
Au travers le projet FABLE, nous souhaitons le développement de 4 nouveaux produits d’ici fin 2018 sous une marque commune.

 

AgriCoGest

Outil de gestion simplifié en ligne adapté aux fermes diversifiées

Coordinatrice : Mme Mary Guillaume. Attachée scientifique. APR Centre Wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W)


Le problème du surendettement est un phénomène toujours plus présent chez les agriculteurs. Si la volatilité des prix est un facteur explicatif, le manque de suivi de la situation financière de la ferme s’avère souvent un facteur aggravant, voire central. Par ailleurs, la diversification est une solution envisagée par de plus en plus de producteurs pour acquérir un revenu plus stable et rémunérateur. Or, face à la difficulté d’évaluer leurs coûts de production, les agriculteurs appliquent des prix de vente sur base du marché sans évaluer la rentabilité réelle de leur activité. Le projet vise à aider les éleveurs, à améliorer la gestion financière de leur exploitation et prévenir les situations critiques comme les faillites. En outre, le projet vise à aider les agriculteurs diversifiés à évaluer la rentabilité de leurs activités et définir un prix juste et rémunérateur.
Dans ce but, le projet développera un outil gratuit en ligne de gestion simplifié adapté aux fermes d’élevage diversifiées, AgriCoGest, à partir deux outils existants et complémentaires : TresoGest, logiciel Excel de gestion pour fermes diversifiées développé par le CRA-W depuis 2015 et EcoBox, outil en ligne de gestion simplifiée pour les TPE développé par GroupeOne depuis 2013. Riches de leur expérience et de leur succès, le projet vise à valoriser et mutualiser l’acquis issu de ces outils.
AgriCoGest permettra aux agriculteurs de comparer quotidiennement leurs ventes et leurs coûts par rapport à leurs objectifs, d’identifier des indicateurs clés et de gérer leur trésorerie.
AgriCoGest sera accessible aux structures d’encadrement afin de faciliter l’accompagnement à la gestion financière et l’appui au projet de diversification. Enfin, AgriCoGest pourra s’inscrire dans des actions collectives pour fédérer des groupements de producteurs.
Des ateliers de réflexions avec les bénéficiaires finaux seront organisés en début de projet afin de développer un outil qui répond aux réalités du secteur. AgriCoGest sera en ligne en octobre 2018 afin d’être testé par les agriculteurs du réseau des GASAP. Des sessions de formations à l’outil seront proposées aux structures d’accompagnement agricole dès février 2019.

 

ECOPHYTO en F&L

Etablissement d’un référentiel technique pour la production en Wallonie de fruits, légumes et pommes de terre, recourant à une utilisation minimale de pesticides chimiques

Coordinatrice : Mme Claude Vanhemelen


Le projet s’intègre dans le contexte des préoccupations des consommateurs quant à la qualité de leur alimentation, notamment en termes de résidus de pesticides, d’une part, et de celles des pouvoirs publics, exprimées dans le plan wallon de réduction des pesticides (PWRP), d’autre part.
L’objectif du projet est d’apporter aux producteurs wallons de fruits, légumes et pommes de terre pour le marché du frais, des informations techniques leur permettant de continuer à évoluer vers des méthodes de production toujours plus écologiques, principalement en ce qui concerne l’utilisation minimale des pesticides chimiques. A moyen terme, le projet pourra servir de base à l’élaboration de cahiers des charges en qualité différenciée. La reconnaissance de ceux-ci, notamment par la grande distribution qui assure la majorité de l’écoulement des fruits et légumes vers les consommateurs, devrait permettre de mieux valoriser l’ensemble des productions wallonnes et assurer un revenu équitable aux producteurs.