Référentiel cartographique de sensibilité à l’érosion
Métadonnées
- Dernière modification
- 30, juin 2023 13:58
Cartographie du risque d’érosion des parcelles agricoles
La cartographie du risque d’érosion des parcelles agricoles est un outil qui permet d’identifier les parcelles agricoles les plus exposées à un risque d’érosion hydrique en condition de sol nu (ce qui peut être assimilé au cas d’une culture sarclée au moment d’un orage de printemps, par exemple). Ce choix d’occupation a été opéré afin de faire apparaitre la situation la moins favorable. Cette carte permet de prendre en compte la contrainte d’érosion et de guider les choix culturaux afin de réduire ce risque.
Méthode de calcul
La sensibilité à l’érosion au niveau de la parcelle est calculée selon l’équation révisée de perte de sol universelle (R.U.S.L.E). Il s’agit d’un modèle mondialement utilisé pour calculer le taux d’érosion annuel moyen des sols à l’aide des 5 facteurs suivants :
- La sensibilité du sol (érodibilité). Ce paramètre va dépendre notamment de la texture du sol (les sols limoneux ayant une sensibilité plus importante) et du taux de matières organiques.
- La topographie (longueur de pente et inclinaison). A titre d’exemple, une parcelle longue mais de pente moyenne peut être globalement aussi sensible à l’érosion qu’une parcelle plus courte sur pente forte. Ce facteur prend également en considération la position de la parcelle au sein du bassin versant et intègre le flux d’eau en provenance des parcelles situées en amont
- L’agressivité de la pluie (érosivité). Ce paramètre est notamment lié à l’intensité de la pluie, généralement exprimée en litres par seconde et par mètre carré ou en millimètres par heure.
- La couverture du sol. Un sol bien couvert sera mieux protégé à la fois de l’impact de gouttes de pluie et des flux de ruissellement.
- Les éventuels aménagements antiérosifs.
Dans la carte de sensibilité à l’érosion par parcelle, seuls les 3 premiers facteurs sont pris en compte. La couverture du sol et les éventuels aménagements antiérosifs, qui dépendent de choix culturaux et de choix dans les pratiques agricoles, peuvent donc être considérés comme des facteurs correctifs du degré de sensibilité à l’érosion lié aux seuls facteurs physiques.
Pour plus d'informations, voir la présentation du modèle
Pourquoi avoir utilisé ces paramètres ?
Jusqu’à présent, dans le cadre de la PAC, la caractérisation du risque d’érosion par parcelle agricole se basait uniquement sur le critère d’inclinaison de la pente (ancien référentiel intitulé code R10/R15), qui n’est qu’un des facteurs explicatifs du risque érosif. Or, près de 2/3 des bassins versants impliqués dans des coulées boueuses en Wallonie ne possédaient aucune parcelle cultivée en R10/R15. Et 90% possédaient moins de 5 ha de cultures en R10/R15. Il était donc nécessaire d’améliorer le ciblage des parcelles à risque d’érosion, ce que fait la nouvelle carte de sensibilité à l’érosion en intégrant les autres critères que sont la longueur de pente, le type de sol et l’intensité moyenne de pluies locales.
Classification/ Légende
La légende choisie se base sur des critères qualitatifs permettant de dire qu’une parcelle est plus sensible qu’une autre dans les conditions les moins favorables, c’est-à-dire par exemple "en cas de pluie d'orage sur sol nu ».
Elle se présente sous 6 classes de sensibilité :
Chaque pixel se voit attribuer une valeur d’érosion résultant du calcul basé sur les trois facteurs que sont l’érosivité des pluies, l’érodibilité du sol et la topographie. La surface concernée pour chaque classe de sensibilité est calculée sachant qu’un pixel a une surface de 100 m². La classe de sensibilité à l’érosion attribuée à la parcelle est basée sur les 50 ares les plus sensibles (ou 50% de la surface totale de la parcelle dans le cas des parcelles de très petite taille), et non sur la moyenne de la parcelle (ce qui aurait pour conséquence d’encourager à agrandir certaines parcelles dans le but de ‘diluer’ la moyenne) .
La classification de chaque parcelle sera mise à jour annuellement pour intégrer les éventuelles modifications dans la taille des parcelles ou dans son taux de matière organique.
Exemple de parcelle en classe de sensibilité à l’érosion Moyenne :
La sensibilité à l’érosion au sein de la parcelle (9,8 hectares) varie suivant les critères topographiques : elle est faible (en jaune) sur sa majeure partie. Toutefois, en raison de plages à plus haute sensibilité (pixels orange, rouge et violet), la parcelle est classée comme étant globalement à sensibilité moyenne (orange).