Résultats de l’appel à projets Recherche 2022 en Production Biologique
Métadonnées
- Dernière modification
- 30, novembre 2022 16:12
Lors de sa séance du 27 octobre 2022, le Gouvernement wallon a décidé de financer 7 projets de Recherche en Production Biologique. Ces projets ont été sélectionnés à la suite de l’appel à projets lancé en juin 2022 dans le cadre du Plan Bio 2030. Les projets sont financés par le Plan de Relance de la Wallonie – fiche projet 202b.
Les 6 thématiques de l’appel étaient les suivantes
- Thématique 1 : Recherche d'itinéraires culturaux pour optimiser la production de protéines végétales en agriculture biologique
- Thématique 2 : Recherche et caractérisation de nouveaux traitements type biocontrôle, biopesticide, de protection des cultures valides en agriculture biologique
- Thématique 3 : Recherche sur la gestion des adventices en cas de non-labour en agriculture biologique
- Thématique 4 : Recherche sur la gestion de l'azote en agriculture biologique
- Thématique 5 : Recherche de méthodes innovantes de lutte contre les corvidés en agriculture biologique
- Thématique 6 : Recherche de sources de protéines alternatives chez les monogastriques en agriculture biologique
Listes des projets de recherche en production biologique sélectionnés lors de l’appel à projets 2022 et soutenus financièrement par la Wallonie #WallonieRelance
- R2022-01 – BioCorSeeds
- R2022-03 – PréFertiBio
- R2022-06 – ASTIPPOR
- R2022-10 – BioCoCrop
- R2022-11 – LIPOMME Bio
- R2022-12 – ADINBIO
- R2022-14 – AssoBIO
R2022-01 – BioCorSeeds
Mise au point et évaluation de nouvelles solutions répulsives dans le cadre de la protection des semences face aux corvidés en culture de maïs biologique
Coordinateur : Guy Foucart, CIPF asbl
La protection des semis face aux corvidés constitue un enjeu majeur en culture de maïs biologique. Actuellement, aucune solution réellement efficace n’existe. La recherche et l’évaluation de produits d’origine naturelle utilisables en agriculture biologique et présentant un effet répulsif sur les oiseaux cibles constituent les objectifs majeurs du projet. Des essais en conditions réelles aux champs seront mis en place afin d’identifier l’efficacité des solutions précédemment identifiées. L’applicabilité des différents répulsifs naturels sur les semences via les techniques d’enrobage ainsi que l’absence d’effet négatif sur la germination du maïs seront logiquement pris en compte. Dans le but que les corvidés associent la couleur de la graine à un inconfort lors de l’ingestion, des pigments naturels seront appliqués sur les semences traitées avec des répulsifs. Le projet vise à proposer une solution innovante aux agriculteurs biologiques dans le cadre de la protection des semences. Cette étude sera également d’une grande utilité en agriculture conventionnelle en cas de retrait de l’agréation du répulsif chimique majoritairement utilisé. Les premiers résultats du projet sont prévus pour le printemps 2024. L’étude complète s’étalera sur trois ans et sera donc publiée durant le dernier trimestre 2025.
R2022-03 – PréFertiBio
Fertilisation de cultures en agriculture biologique avec des produits issus de fauches de prairies temporaires
Coordinateur : Eddy Montignies, BRIOAA asbl
Le projet PréFertiBio s’inscrit dans le plan BIO 2030 qui vise à atteindre une proportion de 30% de la surface agricole wallonne conduite en agriculture biologique. Le présent projet de recherche vise à accompagner cette transition en proposant une option innovante de gestion de la fertilisation azotée pour les systèmes de grandes cultures sans élevage en agriculture biologique. Il s’agit de tester différentes modalités de fertilisation à base de matières organiques issues de la fauche de prairies temporaires, appelées dès lors « prairies fertilisantes ». Les essais mis en place en conditions réelles concerneront la culture de quinoa et la culture de céréales d’hiver. L’introduction de prairies temporaires comme tête de rotation sera également étudiée dans le cas de ces deux cultures. L’angle d’approche sera celui de la dynamique de l’azote afin d’optimiser la fertilisation azotée et de minimiser les pertes par lessivage qui sont une source de pollution. L’introduction de prairies fertilisantes dans la rotation permet d’augmenter l’autonomie en matière organique pour des systèmes de grandes cultures biologiques. Il s’agit d’un projet de recherche de 34 mois dont les résultats seront publiés à l’automne 2025.
R2022-06 – ASTIPPOR
Valorisation des asticots de mouches-soldats noires comme source alternative de protéines en nutrition du porcelet post-sevrage.
Coordinateur : Rudy Caparros Megido, Université de Liège – Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech Unité d’entomologie fonctionnelle et évolutive.
Le secteur porcin wallon identifie un besoin de solutions alternatives aux protéines actuelles dans l’alimentation des porcs en agriculture biologique. Parmi les pistes potentielles, les productions d’insectes constituent une alternative durable et locale aux farines de poisson et tourteaux de soja importées et utilisées actuellement en alimentation animale. Les objectifs généraux de ce projet sont de développer une méthode de recyclage écologique des déchets organiques issus de l’agriculture biologique par l’élevage d’insectes comestibles et d’incorporer ces insectes dans une formulation alimentaire adaptée à la croissance des porcelets en post-sevrage. Ces derniers sont ciblés dans ce projet car ils requièrent l’utilisation de protéines de haute qualité biologique, comme celles issues des insectes, qui auront le potentiel d’atténuer le stress du sevrage, de réduire l’utilisation d’antibiotiques et d’améliorer les conditions de leur bien-être tout en assurant des paramètres de production élevés. Au terme de ce projet (août 2025), un prototype de conteneur de production d’insectes sur base de déchets locaux ainsi qu’une analyse économique de ce système de production seront mis à la disposition des agriculteurs souhaitant se diversifier et recycler leurs déchets de production tout en produisant un aliment de qualité pour l’alimentation animale. En lien avec ce prototype, des fiches « produit » des insectes élevés sur des déchets biorecyclés, dont les volumes sont stables en fonction de saisons, seront mises à la disposition des agriculteurs et des producteurs de porcs en agriculture biologique. Finalement, des formulations alimentaires à base d’insectes à destination des porcelets post-sevrage, calculées et validées via une expérimentation in vivo, seront également fournies et diffusées via le collège des producteurs et le groupement de producteurs wallons de porcs en agriculture biologique.
R2022-10 – BioCoCrop
La co-culture pour maîtriser les adventices en grandes cultures biologiques.
Coordinatrice : Fabienne Rabier, Centre wallon de Recherches agronomiques
Intégrer le non-labour (NL) dans des itinéraires culturaux en agriculture biologique soulève des problèmes de gestion des adventices. Ces systèmes, en ne permettant plus, ni un travail du sol intensif ou profond, ni une destruction chimique des couverts, compliquent considérablement la maitrise des adventices par les praticiens. Le présent projet vise à développer une solution phytotechnique pour les systèmes spécialisés de grandes cultures biologiques en NL, basée sur la co-culture d'un couvert permanent et de cultures de rentes. Concrètement, la solution étudiée consiste en une culture permanente de légumineuse semée en ligne et dans laquelle la culture principale est installée en ligne en alternance avec la légumineuse. Cette dernière, en prenant la place dans l’inter-rang, permet d'empêcher le développement des adventices tout en apportant un complément d'azote pour les cultures pendant la rotation. Les principaux défis à relever concernent le choix de la légumineuse adaptée, sa gestion afin qu’elle ne concurrence pas la culture tout en maitrisant les adventices et les développements en mécanisation nécessaires à la mise en œuvre de cette pratique. Afin d’évaluer le potentiel de la co-culture dans nos conditions, après un état des lieux, un essai sera co-construit avec des agriculteurs et mis en place. Il permettra de comparer 2 modalités de co-culture avec un itinéraire de référence Bio d’un point de vue technico-économique. Les résultats seront transférés au secteur par la mise en place de parcelles pilotes chez des cultivateurs ainsi que les actions de vulgarisation/communication réalisés en collaboration avec deux acteurs clefs en Wallonie : Greenotec et Biowallonie.
R2022-11 – LIPOMME Bio
Nouveaux agents de biocontrôle biologique des maladies du pommier « Bee-friendly ».
Coordinateur : Philippe Jacques, Université de Liège – Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech – TERRA Teaching and Research Center.
Le projet Lipomme-Bio vise à développer des solutions alternatives aux produits à base de cuivre et exploitables en agriculture biologique (AB) pour le contrôle des principales maladies en verger ainsi que de maladies de conservation des fruits. Les vergers professionnels en AB sont très dépendants du cuivre et du soufre pour les traitements. Or ces substances, et en particulier le cuivre, présentent des risques d’effets négatifs sur l’environnement, par leur nature minérale notamment. Peu de solutions alternatives efficaces existent et les attentes du secteur en la matière sont grandes. La problématique plus spécifique des maladies de conservation est elle aussi orpheline de solutions efficaces, avec comme contrainte supplémentaire, l’obligation de l’absence de résidus de traitement. Parmi les substances actives en développement et qui sont susceptibles de répondre à ces attentes, les lipopeptides offrent un potentiel prometteur. Ce projet vise : (1) à définir les formulations ou assemblages de lipopeptides les plus efficaces contre la tavelure du pommier et les maladies de conservation, (2) à caractériser leur compatibilité avec d’autres produits utilisés en AB et (3) leur effet sur les insectes pollinisateurs, (4) à expérimenter les meilleures combinaisons au verger, (5) à définir des stratégies d’intégration de ces produits dans des schémas de traitements optimisés, (6) à optimiser leur production en bioréacteur et à proposer une formulation utilisable.
R2022-12 – ADINBIO
Valorisation de nouveaux biofongicides efficaces en champs actifs contre les agents de mildiou et pathogènes ascomycètes intégrés dans une formulation écologique composée d’adjuvants biosourcés.
Coordinatrice : Anne Legrève, Université catholique de Louvain – ELIM/SAVE (département de phytopathologie de l’Earth and Life Institute)
Concilier sécurité alimentaire et développement durable est un des grands défis de l’agriculture moderne. Les autorités européennes entendent répondre à ce défi en limitant le recours aux produits phytopharmaceutiques de synthèse. Dans son plan Farm to fork, l’Union européenne indique clairement son intention de réduire de 50% le nombre de pesticides les plus dangereux encore disponibles sur le marché et sa volonté de développer plus largement l’agriculture biologique sur son territoire. Le nombre d’alternatives biologiques disponibles sur le marché est encore faible, et ce, bien que de larges efforts sont consentis dans le développement de biopesticides. L’efficacité de ces produits biopesticides reste plus faible et singulièrement dans le cas des biofongicides. Cette faible efficacité est en partie liée à une utilisation et/ou une formulation peu adaptée au(x) mode(s) d’action développé(s)s par ce nouveau type de produits de protection des plantes. Le projet ADINBIO a pour objectif de répondre à ces enjeux d’efficacité en travaillant au développement de formulations biologiques qui soutiennent les modes d’actions distincts de biofongicides, notamment caractérisés lors de précédents projets de recherche menés en collaboration avec l’UCLouvain et le CRA-w. Le projet s’appuie sur une enquête participative menée auprès des agriculteurs et de centres pilotes pour identifier les besoins du secteur bio en termes de lutte contre les phytopathogènes oomycètes et ascomycètes. Sur base des résultats obtenus, le projet ADINBIO s’efforce à développer des biofongicides dont les formulations seront également biosourcées en veillant donc à développer des alternatives bio-basées aux adjuvants utilisés actuellement. Les résultats des développements réalisés au sein du projet ADINBIO pourront être valorisés par plusieurs start-ups wallonnes actives dans ces domaines biotechnologiques. Les essais d’efficacité réalisés seront ouverts aux agriculteurs wallons intéressés par l’approche développée au travers d’une plateforme démonstrative.
R2022-14 - AssoBIO
Co-construction et validation d’itinéraires techniques pour la production de protéagineux en association, en agriculture biologique, en vue de soutenir le développement des filières associées.
Coordinatrice : Morgane Campion, Centre wallon de Recherches agronomiques, Unité Systèmes agricoles.
Les légumineuses à graines représentent un levier permettant de répondre à deux enjeux majeurs pour l’agriculture wallonne, à savoir la réduction de l’utilisation des intrants azotés grâce à leur capacité à fixer l’azote atmosphérique et l’augmentation de l’autonomie protéique de nos systèmes agro-alimentaires grâce à leurs graines riches en protéines. Les associations de cultures, consistant à cultiver plusieurs espèces en mélange sur une même parcelle, représentent une des solutions permettant de faire face aux principaux défis liés aux cultures de protéagineux en agriculture biologique (lutte contre les adventices, sensibilité à la verse et aux maladies, etc.). Cependant, l'adoption de cette pratique par les agriculteurs reste limitée par les questions que l’intégration de ces associations, dans les systèmes de cultures et dans les filières de valorisation, pose. Dans ce cadre, l'objectif d'AssoBIO est de co-construire et de mettre à l’épreuve des itinéraires de production de cultures associées intégrant des protéagineux afin de répondre à la demande sociétale croissante en protéines végétales, en impliquant des acteurs concernés par l’ensemble de la filière. Ce projet de recherche mettra donc en avant une approche participative originale combinant des ateliers multi-acteurs ainsi que des essais en exploitations dans le but de mettre en évidence des connaissances actionnables et d’identifier les freins au développement des cultures associées intégrant des espèces de protéagineux. La publication des différents résultats issus de ce projet de recherche sont attendus pour septembre 2025.